Je sais ce que je suis, et le serai toujours,
N’eussé-je que le ciel et moi pour mon secours.
Pierre Corneille (1606-1684), Sertorius
Et le soir les insectes couchent
Dans sa bouche
Léon-Paul Fargue (1876-1947)
Les signes confus du vol des oiseaux sont lus
Par des lépreux qui pourriront peut-être avec la nuit.
Des Vogelfluges wirre Zeichen lesen
Aussätzige, die zur Nacht vielleicht verwesen.
Georg Trakl (1887-1914)
Après Adam, Ève à Newton donne sa pomme.Et le péché poursuit sa chute au fond des hommes.
Alexandre Velitchanski,
poète russe (1940-1990)
Traduit par H. A.
Maquillez-vous avec la force qui circule !
Fardez vos tronches aphones avec le flot des sons !
Christian Prigent (1945)
Ah vejez sin honor. Y los adverbios
depositándose en mi alma.
Antonio Gamoneda (1931)
Ah vieillesse sans honneur. Et les adverbes
qui vont se déposant dans mon âme.
De poetica poetarum
Il est aussi difficile à un poète de parler poésie
qu’à une plante de parler horticulture.
Jean Cocteau
Il y a une icône au fond d’un temple
Et le temps qui s’inscrit tout entier en toi
Lionel Ray (1935)
Testicules du drame. Prostate
d’un combat de coqs face au nombril des femmes
Vladimir Holan, poète tchèque (1905-1980)
Ce qui manque sans cesse aux mortels,
ce trou dans l’air entre les chosesGuy Goffette (1947)
Délire parfait de la main,
De la main qui écrit pour que rayonnent les ruines.Delirio perfecto de la mano
De la mano que escribe para que brille la ruina
Leopoldo María Panero,
poète espagnol (1948-2014)
La toundra glisse sur ma main.
J’entends geindre le rien.
Alain Jouffroy (1928-2015)
T’avais-je bien regardée ? La vue, par moments,
Est pire qu’un aveuglement.
Rassoul Gamzatov (1923-2003), poète avar (Daghestan)
Trad. H. A.
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